TRÈS HAUT DÉBIT : LE GOUVERNEMENT VEUT DOPER LES SOLUTIONS HERTZIENNES

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Face à l’impatience de nombreuses collectivités en matière de couverture très haut débit, le gouvernement joue la carte du pragmatisme et des technologies alternatives. Partant du principe qu’une France fibrée à 100% en 2022 est un horizon impossible à atteindre, l’idée est bien de continuer à miser sur la 4G ou le satellite pour apporter du THD dans ces zones. Rappelons que l’objectif officiel est d’offrir à tous les foyers une connexion minimale de 8 Mb/s en 2020 et de 30 Mb/s en 2022. Selon une étude de l’Idate publiée à l’occasion du Colloque Firip, au premier trimestre de cette année, 54% des locaux (foyers et entreprises) sont éligibles à une offre proposant au moins du 30 Mb/s mais seulement 28% à une offre de FTTH (fibre jusqu’à l’abonné).

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Le déploiement à deux vitesses est un fait. D’ailleurs, la notion de mix technologique a très vite émergée : associer le FTTH à d’autres technos hertziennes ou satellitaires pour les zones les moins denses en guise de transition voire de remplacement. Toujours selon cette étude, en 2022, 20% des prises seraient associées à ces « autres technologies », un taux qui montera à 47% en zones d’initiative publique.

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C’est dire l’importance du choix de ces alternatives. Et depuis quelques mois, c’est bien la 4G fixe qui est sur toutes les bouches. Plusieurs opérateurs s’agitent, expliquant haut et fort que cette approche est bien moins coûteuse que la fibre tout en apportant une connectivité satisfaisante. L’Idate estime qu’1,3 million de locaux pourraient être concernés. « Selon nos projections, en 2022, 50% des connexions seront en FTTH, 35% en VDSL2/FTTN (Fiber To The Neighbourhood) et les 15% restant en LTE ou satellite », avance Antoine Darodes, directeur de l’Agence du Numérique.

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Lors de la conférence des territoires à Cahors, le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé ce mouvement en annonçant notamment un guichet « Cohésion numérique » doté de 100 millions d’euros destinée à financer l’équipement d’une partie de la population en solutions hertziennes : 4G fixe, THD radio et satellite. « Pour les zones les plus isolées (1,5 et 2 millions de foyers), les ménages qui en auront besoin pourront recevoir un chèque (150 euros max) leur permettant de financer l’achat d’une parabole, d’une antenne ou d’une box », indique le locataire de Matignon. 

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Reste que le hertzien, notamment la 4G fixe, n’est pas la panacée.  Cette technologie hertzienne ne pourra pas être déployée partout, notamment dans les régions montagneuses ou boisées, et elle offre un débit souvent inférieur à 30 Mb/s (le seuil pour parler de très haut débit au sens de l’Arcep). Par ailleurs, il faut savoir de quoi on parle car comme il y a « fibre et fibre », il y a « 4G fixe et 4G fixe ».

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« On peut se dire que le THD par boucle locale radio TD-LTE, ce n’est pas de la 4G, on peut parler de RTTH par exemple (Radio to the home). Il faut être clair dès le départ pour ne pas générer de déceptions, on parle bien de technologie hertzienne », explique Sébastien Soriano, président de l’Arcep. Pour ceux qui s’en souviennent, ce RTTH est finalement une évolution technologique du WiMax qui n’a jamais vraiment décollé en France.

Traduction, cette approche est différente de la « 4G mobile dédiée au fixe » telle qu’elle est aujourd’hui proposée par quelques opérateurs avec leurs 4G box dans quelques zones mal couvertes en DSL (encore faut-il avoir une bonne 4G). « Ces acteurs exploitent une technologie mobile et mutualisée basées sur leurs capacités excédentaires. Les débits pratiques seront donc bas voire limités en data », nous explique Philippe Le Grand, Vice-Président de NomoTech. « Nous pensons que ces offres auront du mal à prendre à cause de leurs contraintes ».

La boucle locale radio TD/LTE est nativement fixe et s’appuie sur un réseau dédié, avec des sites dédiés, ce qui fait toute la différence notamment en termes de débits stables. Mais pour cette solution se généralise, il faut libérer des fréquences. C’est désormais chose faite puisque le Gouvernement et l’ARCEP viennent d’ouvrir un guichet pour l’attribution de la bande de fréquence 3410-3460 MHz. 

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Reste la question de la pérennité. Pour Antoine Darodes, la 4G fixe est « limitée » mais peut faire office d’offre transitoire. Mais on le sait, le transitoire peut vite devenir définitif… Par ailleurs, il faut répéter que cette approche ne conviendra pas à toutes les topologies. Selon l’Idate, même en mettant l’accent sur la 4G, il restera en 2022 1,3 million de locaux non couverts par la 4G. Le satellite sera-t-il la solution pour les autres ? Une perspective qui n’enchante guerre Laure de la Raudière, députée LR activiste dans les télécoms qui lance, passablement agacée : « Le très haut débit, ce n’est pas la radio ou le satellite mais la fibre optique. A l’arrivée, avec ce mix technologique, on ne fera que prendre du retard face aux usages. Il faut la même expérience pour tous les concitoyens. L’impatience est à son comble mais un THD à plusieurs vitesses ne fera que renforcer les inégalités numériques du territoire. « Surtout que le THD est désormais perçu comme un accès à 1 Gb/s au niveau européen. « Comment la 4G peut-elle s’articuler avec ce plan ? », s’interroge alors Antoine Darodes. Bref, si cette 4G fixe peut boucher quelques trous, elle ne pourra à elle seule prendre le relais de la fibre, buzz ou pas.

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Concernant l’information des citoyens en matière de couverture et d’éligibilité, Edouard Philippe a également annoncé ce jeudi que « chaque Français saura quand la fibre ou une autre technologie arrivera près de chez lui et comment il pourra s’y raccorder. Ce sera le rôle d’un futur observatoire indépendant, lancé dans les prochaines semaines ». Une annonce bienvenue étant donné le côté parcellaire (et pas toujours justes) des informations livrées par les opérateurs … Les collectivités territoriales qui mettent en œuvre des réseaux d’initiative publique informeront de l’avancée des projets de déploiement en cours et à venir sur leurs territoires (fibre optique jusqu’à l’abonné, fibre au coeur des villes et villages, fibre au pied des immeubles, etc.). D’ailleurs il s’agit d’être un peu plus sévère vis à vis des annonces et de leur réalité. « Dans les zones dans lesquelles des opérateurs privés souhaitent déployer la fibre optique, nous avons donné une échéance : 100% de la zone couverte d’ici 2020. Et nous rendons ces engagements opposables : si les opérateurs ne les respectent pas, ils seront sanctionnés » ajouté le Premier ministre.

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