« LES RETRAITES VEULENT RESTER CONNECTES »

 

Les seniors sont bien décidés à apprivoiser Internet.

 

Dans la salle des fêtes de Campagnac, commune du Lédat, mercredi, ils étaient une vingtaine à s’être déplacés. Cheveux gris ou blancs pour la plupart. Face à eux, Bernard Cicutta, gérant de la société LGTEL, fournisseur d’accès Internet basé à l’Agropole d’Estillac, près d’Agen. Il vante à l’auditoire les vertus du Wimax. Un dispositif qui permet d’avoir le haut débit Internet, même à la campagne, grâce à un système d’émetteurs radio. Le Conseil général de Lot-et-Garonne en a installés 120 en 2008.

Dans l’assemblée, tous ont en commun une connexion ADSL insatisfaisante, avec un débit très faible. « J’habite dans un lotissement de 11 maisons, on est en bout de ligne. Le débit n’a aucune puissance. Ça coupe, c’est lent », se plaint Christiane, 68 ans. « On paye l’ADSL qui n’existe pas. Je n’arrive pas à ouvrir des pages, c’est très long », renchérit une dame. Jean-Louis, informaticien, ajoute : « Si je veux télécharger un film légalement sur ma télé, je vais mettre six ou sept jours. Pareil pour regarder un programme en replay. »

Resserrer les liens familiaux

Grâce à son système de diffusion hertzien sans fil, le Wimax permet d’apporter du haut débit partout, y compris dans les zones dites « blanches », non desservies par l’ADSL. Ces expériences mettent en tout cas l’accent sur la fracture numérique qui touche les populations rurales. Et ce malgré un désir de plus en plus fort des seniors d’être « connectés ».

Commander ses courses au drive des grandes surfaces, souscrire une banque en ligne, obtenir un certificat de non-gage…

Les usages sont variés. Pour beaucoup, les enfants et petits-enfants jouent un rôle. Les anciens voient là un moyen de resserrer les liens avec leur famille. « Mes petits-enfants râlent quand ils viennent en vacances parce qu’il n’y a pas Internet, témoigne Christiane. Alors je vais m’y mettre. Je n’ai jamais touché une souris de ma vie. Mais j’ai une amie qui s’en sert pour trouver des recettes de cuisine, et je pourrai envoyer des mails à mes petits-enfants, aller sur  » Leboncoin.fr  » pour vendre des meubles… Et m’ennuyer un peu moins l’hiver, quand il fait nuit à 17h30. »

« Mes enfants en parlent »

Gabriel, 68 ans, n’a jamais eu Internet. « Je n’en avais pas tellement l’utilité. J’ai beaucoup d’activités. Mais les enfants m’en parlent, donc je vais m’y mettre », déclare-t-il tout en remplissant le formulaire de LGTEL. Il coche une offre à 49 euros par mois, qui permet aussi d’appeler sans limite sur les fixes et les mobiles. « Actuellement, je paye 50 euros de téléphone, mais il faut faire attention, parce qu’il n’y a rien d’illimité. De plus en plus, on ne peut joindre les gens que sur leur portable, ça revient cher. »

À lui les longues conversations avec sa famille de Vendée, et son neveu exilé en Malaisie. Internet, un remède contre la solitude des personnes âgées ? Comme dit Gabriel : « On ne peut pas dire qu’Internet c’est l’avenir ; ça fait déjà un moment que c’est l’avenir ! »

Article Sud Ouest par Maeva Louis

 

 

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