‘INFORMATION CONCURRENCE’
L’association de défense des consommateurs saisit le gendarme de la concurrence contre l’offre « quadruple play » qui a conquis un million de Français en un peu plus d’un an :
Pour Orange, l’information tombe mal et ce n’est probablement pas un hasard. Alors que Free Mobile doit lancer ses services au cours des prochains jours, l’UFC-Que Choisir vient d’annoncer son intention de saisir l’Autorité de la concurrence au sujet d’Open, l’offre « quadruple play » d’Orange. Or, cette offre, qui lie Internet haut débit, télévision, téléphone fixe et abonnement au mobile avec une ristourne, est la véritable arme anti-Free de l’opérateur historique. En un peu plus d’un an, Open a séduit un million de clients. L’association de défense des consommateurs estime que « les conditions de l’offre Open accroissent encore davantage la sclérose concurrentielle du marché des télécommunications. Pour elle, « les consommateurs se trouvent verrouillés dans la durée et (…) leurs coûts de sortie augmentent très fortement ». En effet, toujours selon l’UFC-Que Choisir, Orange « impose la reconduction de l’engagement sur la partie fixe lorsque le consommateur fait évoluer son contrat mobile, empêche les consommateurs de découpler les offres « triple play » et mobile au moment de la résiliation d’une d’entre elles et refuse au consommateur la possibilité d’obtenir la portabilité de ses numéros fixes et mobiles lorsqu’il résilie l’ensemble des services Orange Open ». Orange ne s’en cache pas, l’objectif de cette offre est de garder les clients Internet et mobile, afin de lutter contre l’arrivée de Free.
Prévenir les risques de verrouillage :
Déjà, à l’été 2010, l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) notait que « le développement d’offres couplant des services de téléphonie mobile et d’accès à Internet haut débit fixe, qui s’est renforcé depuis quelques mois, s’il peut être source d’efficacité et améliorer les services rendus aux consommateurs, présente également des risques majeurs pour la concurrence, en particulier pour le marché de l’accès à Internet haut débit fixe ». Quelques jours avant, l’Autorité de la concurrence, tout en autorisant Orange à se lancer dans le « quadruple play », avait estimé que « la mise sur le marché d’offres de convergence par Orange présentait des risques pour la concurrence ». Elle préconisait « l’adoption de mesures pour améliorer la fluidité des marchés et prévenir les risques de verrouillage ».
Finalement, il y a un an, l’Arcep a engagé des discussions avec Orange, en lui demandant qu’en cas de résiliation du service mobile d’Open, « la durée d’engagement initialement souscrite dans le cadre du service Internet ne puisse être prolongée ». France Télécom -Orange n’a pas suivi ces propositions. Alors que le régulateur des télécoms s’apprêtait à ouvrir une procédure de sanctions à l’encontre de l’opérateur historique, c’est désormais le gendarme de la concurrence, poussé par l’UFC, qui pourrait s’en charger.
G. DE C.